Hildegard Lachert

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Hildegard Lächert
Fonction
Aufseherin
Biographie
Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
Nationalité
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Condamnée pour

Marthe Luise Hildegard Lächert, née le et morte le , était une gardienne SS (Aufseherin) de plusieurs camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Connue pour son extrême cruauté, elle est surnommée « Brigitte la Sanglante » par les prisonniers.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Marthe Luise Hildegard Lächert naît le à Berlin[1]. Elle étudie les soins infirmiers et a deux enfants[1]. Elle travaille dans une usine de munitions[2].

Camps de concentration[modifier | modifier le code]

Elle intègre le personnel du camp de Majdanek comme gardienne auxiliaire (Aufseherin) en octobre 1942[2]. Mère avec deux enfants à charge, elle y bénéficie d'un meilleur salaire, d'un logement de fonction et d'une assurance maladie, et intègre le milieu des SS[2]. Elle s'occupe de l'appel du matin des prisonniers du camp, choisissant les personnes qui réaliseront les travaux forcés et celles qui seront envoyées dans les chambres à gaz[2]. Une survivante indique que Lärchert fait sortir du rang les prisonniers en les tirant par les épaules, les cheveux, ou les oreilles, et en les frappant avec son fouet[2]. Des témoignages rapportent qu'elle sourit toujours[2]. Des survivants du camp de Majdanek indiquent qu'elle lâche régulièrement son chien sur les prisonnières[3], pour les déchiqueter[2], y compris une fois sur une femme enceinte[4] et elle piétine à mort.

Elle travaille ensuite à Ravensbrück puis à Auschwitz-Birkenau.

En 1944, après la naissance de son troisième enfant, elle est envoyée au camp de concentration d'Auschwitz[1]. Elle fuit le camp en [1]. Son parcours est ensuite flou. Elle aurait été surveillante dans un camp de détention à Bolzane, au nord de l'Italie, ou bien au camp de concentration de Mauthausen-Gusen en Autriche[1].

Elle est connue pour son extrême cruauté envers les prisonniers, décrite par plusieurs rescapés des camps de concentration dans lesquels elle a travaillé[3]. Elle frappe les visages et les parties génitales des prisonniers, qu'elle écrase une fois qu'ils sont tombés à terre[3]. Elle est connue pour avoir piétiné à mort des prisonniers[2]. Il est rapporté qu'elle frappe tellement souvent les prisonniers et y prend tellement plaisir que le surnom de « Brigitte la Sanglante » lui est attribué[3].

Procès[modifier | modifier le code]

En , elle comparaît au tribunal suprême polonais de Cracovie, avec quatre autres gardiennes et 35 SS, pour les crimes perpétrés à Auschwitz[2]. Elle est assise à côté de trois autres anciennes femmes SS, Alice Orlowski, Therese Brandl et Luise Danz[Passage contradictoire][réf. nécessaire]. Elle est condamnée le 22 décembre 1947 à une peine de 15 ans de prison[2],[1]. Elle est libérée neuf ans plus tard, en 1956 d'une prison de Cracovie[1].

Du au , le gouvernement allemand juge à Düsseldorf 16 anciens gardiens du camp de concentration de Majdanek[1], dont Lärchert fait partie. Elle comparaît avec Hermine Braunsteiner et Alice Orlowski.

Ce tribunal la condamne à douze ans d'emprisonnement ; elle passe cinq ans en détention[2].

Double vie[modifier | modifier le code]

Une enquête du journal Der Spiegel publiée en 2016 révèle que Lärchert devient espionne pour la CIA et le service fédéral de renseignement allemand après sa libération de prison[1].

Elle meurt à Berlin en 1995[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j (es) « 'Brígida, la sanguinaria', de torturadora nazi a espía de la CIA », sur La Vanguardia, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Des femmes au service du Reich, Christiane Ratiney, Arte Productions, 2020, 90 mn
  3. a b c et d Kelling, H.-W. (2014). Female Guards, Nurses, and Doctors in German Concentration Camps. Journal of the Utah Academy of Sciences, Arts & Letters, 91, 151–165.
  4. The Case of Female Perpetrators of International Crimes: Exploratory Insights and New Research Directions. Par : Ferizović, Jasenka, European Journal of International Law, 09385428, Sep2020, Vol. 31, Edition 2

Liens externes[modifier | modifier le code]